Pour réussir avec succès les épreuves écrites et orales du concours de l’Ecole de guerre, les officiers, tous corps confondus, doivent en maîtriser la méthodologie.
En ce qui concerne les épreuves de dissertation, c’est le raisonnement dialectique du philosophe Hegel qu’il leur faut connaître et appliquer fidèlement.
En effet, Hegel a conçu une manière de mesurer le bien-fondé d’une idée en en pesant le pour (Thèse) et le contre (Antithèse). De la tension contradictoire entre la Thèse et l’Antithèse s’impose alors à l’esprit la Synthèse, qui est le dépassement de cette contradiction.
Or, dans le cas particulier de la dissertation militaire, la Synthèse n’est pas le dévoilement issu de la contradiction de la Thèse et de l’Antithèse, comme c’est le cas de la dissertation dialectique de philosophie. La Synthèse d’une dissertation militaire est la grande délibération qui est annoncée dès l’introduction, après qu’a été posée la problématique par l’officier. Ainsi, tandis qu’une dissertation philosophique débouche en Synthèse sur un principe d’incertitude, une dissertation miliaire exige de l’officier qu’il annonce dès le commencement ce qu’il va démontrer et qu'il indique la manière dialectique dont il va procéder.
En plus de cette considération méthodologique indispensable pour obtenir un bon résultat, l’officier doit également suivre à la lettre l’enseignement du général De Gaulle: « La véritable école du commandement est la culture générale. Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote. » Un officier doit bien évidemment avoir acquis de solides connaissances dans ce qui relève des ses aptitudes, à savoir la géopolitique, l’histoire et les arts militaires ; mais il doit aussi et surtout avoir l’esprit ouvert sur le monde, aussi largement que possible. A l’écrit comme à l’oral, les sujets de dissertation sur lesquels il devra plancher en respectant la dialectique militaire sont infiniment vastes, comme en attestent les RETEX du concours.
Méthodologie et culure générale: telles sont les deux armes symboliques que tout officier doit avoir à l’esprit, sur un théâtre d’opérations comme en toutes circonstances.
David Jarousseau