Il serait trop simple d’accabler l’Éducation Nationale, au sens où il y a toujours à redire.
Si les réformes engagées méritent d’être remises en question, il n’est pas normal de systématiquement s’opposer au changement. Cela tendrait à montrer que l’enseignant se refuse à modifier sa façon d’enseigner. Or il est devenu évident que le système devait être réformé car tout s’est transformé en vingt ans, entre autre par l’arrivée d’internet.
J’ai enseigné le français et la littérature au collège et au lycée : j’ai découvert la difficulté naturelle de l’enseignement car c’est un art qui implique du talent et de l’expérience ; mais j’ai aussi compris la nécessité de changer nos méthodes pour faire évoluer la nouvelle génération d’élèves. Dire que l’Éducation Nationale ne fabrique que du « crétin », comme le soutenait Jean-Paul Brighelli, ce n’est pas un diagnostic : ce n’est qu’un aveu d’impuissance. Ce n’est pas une attitude dynamique et créative. Si l’Éducation Nationale a perdu de son efficacité, un enseignant, quoi qu’on dise, est libre de faire des choix, libre d’être bon. Il ne tient qu’à lui de se remettre en question et de se dépasser. Ne faut-il pas s’adapter sans cesse et innover ? La France a d’abord besoin d’en finir avec son pessimisme dont elle fait un héroïsme. Elle doit retrouver sa tradition sans exclure la nécessité du progrès.
David Jarousseau