Christian Delporte, Une histoire de la langue de bois, Flammarion, Paris, 2009
Se maintenir au pouvoir exige de prendre des précautions de toutes sortes. Pour ce faire, les dirigeants recourent à la langue de bois, une sorte de dialecte crypté qui formule une information dont il est difficile de connaitre exactement la teneur.
De la Révolution française à la Ve République, Christian Delporte raconte l’histoire de ce langage né de la volonté des puissants de déformer la vérité en recourant à un type de discours susceptible d’exercer un contrôle de la foule. Il en explique les mécanismes, attirant l’attention sur le fait que de déguiser la vérité n’est pas l’apanage des puissants : tout individu s’en servirait pour faire admettre une réalité inacceptable. En ce qu’elle fait croire davantage qu’elle ne fait savoir, la langue de bois serait-elle en fait l’ultime transformation du mensonge en poésie ?
David Jarousseau