Une fois arrivé en Terminale, un élève découvre avec intérêt la philosophie. Après une sensibilisation à l’histoire des idées sont traitées les grandes notions essentielles comme la Conscience, la Vérité ou encore la Liberté. Rapidement, dès le premier trimestre, il doit rendre une dissertation dont la question est de nature dialectique, c’est-à-dire une question à laquelle la réponse la plus concise est « oui » ou « non ».
Or, lorsque tombe la première dissertation, l’élève ne dispose d’aucune méthode claire pour produire son raisonnement. Certes, la méthode dialectique, qui suit le mouvement Thèse/Antithèse/Synthèse, est au préalable abordée avec l’enseignant ; néanmoins, aucune démonstration logique n’est proposée à l’élève pour qu’il sache penser en philosophe. En fait, les difficultés rencontrées par l’élève pour justifier l’usage de la dialectique résultent de l’indéfinition de la dernière phase du raisonnement, à savoir la Synthèse.
Comment donc faire une Synthèse ?
Il faut l’envisager comme le moment où il faut mettre en évidence le problème posé par la coexistence de deux vérités possibles, la Thèse et l’Antithèse : en effet, si l’unicité de la Vérité existe bel et bien, si une réponse peut être donnée à la question posée, pourquoi deux vérités contradictoires sont-elles possibles ? La synthèse consiste en réalité à démontrer qu’il est impossible de répondre à la question posée et que ce sont les termes de l’énoncé eux-mêmes qui posent problèmes.
Pour réussir une dissertation de philosophie, il faut donc démontrer que l’on ne peut pas répondre à la question posée ! Comme le dit le poète René Daumal, « la philosophie est recherche et moyen, et non aboutissement et fin ».
David Jarousseau